Une mère a le droit d’aimer plusieurs enfants. Qui a décrété qu’une femme ne peut pas aimer plusieurs hommes en même temps? Le cordon invisible qui se déploie entre Clara, Jean-Claude, Karim et Malak révèle le secret le mieux gardé de l’Univers.
Le cordon invisible
Ayant quitté inopinément le Liban meurtri par la guerre, ayant perdu ses parents, Clara se fait une nouvelle vie à Paris et se marie, très jeune, à Jean-Claude, le seul homme de sa vie jusqu’alors. Depuis, le deuil du pays et des parents est resté à ses premiers balbutiements. Cette relégation du passé aux oubliettes va de pair avec l’idée (freudienne) du refoulé. Et à la première manifestation de familiarité, l’apparition d’un Libanais (Karim) dans la vie de Clara, le refoulé effectue son éternel retour et se déguise en accoutrement passionnel. Clara est prise aux feux de deux identités : française (acquise) et libanaise (innée) à un point tel qu’elle dit à Malak qui lui propose de lui donner la nationalité égyptienne, après lui avoir fait l’amour : « Et puis de Libanaise à Française ; il ne me manque plus qu’Égyptienne pour que je sois encore plus perdue que je le suis. » Le fourvoiement se prononce alors, avant tout, sur le plan identitaire. Clara réagit alors face à cette crise identitaire par l’amour qui la régénère. Le cordon invisible, serait alors une tribune où une nouvelle conception de l’Amour est préconisée. C’est l’amour, envers et contre tout ; l’amour qui affranchit même après avoir emprunté les voies les plus incongrues et anti-conformistes.
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