Entre Flavie, la Québécoise, rousse aux yeux verts, qui retourne au village natal de son père, Baakline, au Liban, et Riadh-Ray, le gynécologue américain d’origine libanaise qui y séjourne cet été-là, l’envoûtement est immédiat et partagé. Ivresse, encensement et débordement des sens. Néanmoins, au-delà du dérapage inévitable vers l’aliénation du plaisir, la nature de cette relation semble issue de la tyrannie d’un vice qu’ils nourrissent, mais dont ils n’arrivent pas à décortiquer la racine.
Entre le Liban, le Canada et les É.-U., parviendront-ils à percer le cœur contusionné, à conquérir les rives de la méfiance, à éradiquer la peur et à dénigrer la culpabilité ? Réussiront-ils à réconcilier la boursoufflure du passé lointain avec la bouée du présent ?
L'amour fauve
‘L’amour fauve’ de Frida Anbar. L’érotisme qui perfore l’étoffe du temps
Frida Anbar ne le cache pas. D’emblée, elle avertit son lecteur : ’’Ceci n’est pas un roman, ceci est un délire, entre les rides du temps, capturé en mots. Longtemps bâillonné, il a décidé, par caprice ou par fatalité, de cracher son amour et d’éblouir par sa souffrance. Chaque mot a été pétri pour écumer la magie, chaque phrase a été placée pour communiquer l’ensorcellement, chaque chapitre a été martelé pour exhumer l’envoûtement’’.
En effet, on le constate dès le premier chapitre qui démarre en intensité obsédante entre un ‘’lui’’ et une ‘’elle’’. Une sorte de mémoire du geste ancré dans la morsure du plaisir enguirlandé à travers la membrane du temps. Vous l’avez deviné, il s’agit, ici, d’un récit qui habille, avec brio, des personnages et des faits autour du thème de la réincarnation. Le tout sur fond de druzisme.
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